Comment je suis devenu kinésiologue: année sabbatique, partie 1

Année sabbatique rime souvent avec voyage. En avril 2020, elle commence. En plein confinement...

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James Machu

4/7/20232 min read

Centre méditation sous la neige
Centre méditation sous la neige

Suite à 10 années d'expériences professionnelles en tant qu'ingénieur, ma première tentative de pause professionnelle était au printemps 2019. Un mois avant le départ, genou cassé au ski. Sabbatique reporté. Février 2020, cette année c'est la bonne, je signe. 3 semaines avant le début, 17 mars: confinement...

Originellement prévue pour le voyage à vélo, le retour à mes racines britanniques et une réflexion sur mes envies professionnelles, mon année sabbatique a été totalement chamboulée. Après un temps de retour à soi, imposé par le confinement, j'ai décidé de quitter définitivement mon appartement, stocker mes quelques possessions restantes chez des amis, et partir dans les Alpes, dans un centre d'étude et de méditation de bouddhisme tibétain, que je connaissais.

L'intention: me clarifier l'esprit, afin d'identifier mes nouvelles envies pour ce temps de pause. Le moine du centre me conseille: "File un coup de main, pratique la méditation, balade-toi en forêt... Peu importe, juste fais-le dans la joie!". Ce n'est pas le conseil que j'entends tous les jours! J'ai alors expérimenté. Une semaine passe, un mois, deux mois... et le covid saison 2 commence... finalement 10 mois passent! 10 mois incroyables loin de toute agitation (masque, couvre-feu, restrictions en tout genre...) dans un lieu ressourçant, où j'ai pu m'immerger dans un autre monde.

Un monde qui prend le goût d’un monastère, étant donné la fermeture du centre au public durant les restrictions sanitaires. J’ai pu y prendre ma place en tant que bénévole, en participant aux tâches communes, à l'entretien des lieux, aux travaux de rénovation, à la cuisine collective, à différentes activités administratives.

J’ai partagé ces activités avec d'autres bénévoles et un moine tibétain. J’ai découvert plus profondément une autre culture, une autre vision du monde, enfin, une philosophie de vie. Bien sûr, le tout dans la joie ! Ou presque… Mon papier millimétré d'ingénieur était clairement challengé! J'ai appris sur la gestion de mes émotions, sur mon égo, sur mes mécanismes psychologiques. J’ai bénéficié également d'enseignements sur les parallèles entre sciences modernes et bouddhisme, sur la médecine tibétaine, la méditation, le yoga. Une expérience autant déstabilisante qu'enrichissante, et j'en ressens tous les bienfaits: clarté d'esprit, légèreté, une tendance au jugement (pour lequel nous sommes très forts en Occident!) qui s'amenuise, et bien d'autres très subtils.

Une semaine avant le premier confinement, je croisais le moine tibétain. J'étais fier de lui dire que mon voyage à vélo s’annonçait enfin. Il me laissait subtilement entendre que le voyage dont j’avais besoin était intérieur... J’ai été servi !

A lire : comment je suis devenu kinésiologue - partie 2